(détails)Les
2 tourelles du château avant la guerre
Ci-dessous ces 2 tourelles en hiver 1944/45,
la tourelle du Moyen-Age n'a pas été reconstruite
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Mais rien n'arriva d'anormal jusqu'au
lever du soleil (le ciel était couvert en grande
partie, le soleil ne devait guèreêtre visible ce
jour là, sinon exceptionnellement, de plus il ne
s'est levé que vers 6h GMT+2, après le début
des bombardements) émergeant d'une bande de brume
stagnant sur l'horizon, si ce n'est la bourdonnement sourd (ce
bourdonnement sourd était évidemment le bruit
des machines des bateaux, qui se transmet par l'eau
beaucoup plus que par l'air et s'entend ainsi à
de nombreux milles nautiques de distance)qui s'amplifiait
de plus en plus.
Et soudain le rideau de brume se déchira d'un seul
coup et dévoila des milliers de bateaux: spectacle superbe
et grandiose.
Je criai à ma mère: "regarde la mer!"
et passant à la fenêtre de maison et apercevant
mon voisin sortant de chez lui, je lui criai : " C'est le
débarquement, allez voir la mer et admirez".
Il passa dans son potager, derrière sa maison,
accompagné de sa femme, le ménage à côté
de chez lui et les parents d'Huguette en firent autant, ils
avancèrent jusqu'aux barbelés limitant le terrain
soi-disant miné et contemplèrent le spectacle.
Nous étions donc tous les neuf sidérés
et extasiés par le tableau qui s'offrait à notre
vue quand arriva la charrette tirée par un rapide trotteur
normand et conduite, nous sembla-t-il, par un sous-officier
allemand, tête nue, tunique ouverte et chemise bouffant
au-dessus de sa culotte.
(cet épisode comique a été raconté
directement par MH à Cornelius RYAN qui l'a interprété
dans son livre; et par la suite le cinéaste Darryl ZANUCK
s'est inspiré de RYAN; il en est résulté
des récits plus ou moins romancés, MH raconte
ici comment il l'a vécu exactement et son récit
est vraisemblable) La vérité,
la voici:
Chaque Q.G. des armées avaient des renseignements
différents à l'aube du 6 juin. On commençait
à tenir pour certains les parachutages dans le Cotentin
et à l'Est de l'Orne, mais entre ces deux régions
que se passait-il? Pluskat (la présence effective
du Major Pluskat dans son observatoire d'artillerie de Sainte
Honorine -d'après RYAN- a été vivement
contestée par des Allemands de son unité; quoi
qu'il en soit, il y avait sûrement un responsable
dans l'observatoire capable de téléphoner
ce qu'il voyait) venait de prévenir son chef
de corps à l'instant qu'une flotte innombrable fonçait
sur lui, mais chaque commandant de corps exigeait de leurs chefs
d'unité placés sur la côte confirmation
et renseignements complémentaires.
C'est ainsi qu'un sous-officier de la compagnie stationnée
dans le secteur et appartenant à la 352ème division
avait reçu I'ordre de se rendre sur la falaise
de Vierville et de rendre compte de ce qu'il voyait. Cet ordre
était parvenu au capitaine (commandant la 11ème
compagnie, au manoir de Than) suivant l'ordre hiérarchique
depuis le général de division.
Ce militaire habitué à se faire réveiller
ou à réveiller ses hommes par la blague classique
"Debout, les Tommies arrivent" s'assura que l'ordre émanait
bien de son capitaine, s'habilla rapidement, emprunta la charrette
du porteur de café et se dirigea vers Vierville, au petit
trot. Il passa devant l'épicerie, la rue du Hamel au
Prêtre sur 50 m. et tourna à gauche dans le pré
où se trouvait la brèche dans le réseau
de barbelés. Ce champ montait légèrement
vers le chemin en surplomb menant au poste (le WN70)
situé au-dessus de me villa et, comme il était
bordé de hautes herbes, on ne pouvait voir la mer qu'en
le franchissant.
Arrivé à cet endroit l'homme se leva, aperçut
la flotte alliée, leva les bras au ciel, sauta de la
charrette et piqua un sprint vers le poste tenu par ses hommes.
Le cheval, quant à lui, fit demi-tour et regagna
son écurie au grand trot.Sentant que les tirs allaient
se déclencher vu la proximité des bateaux, tout
le monde regagna sa demeure, ma mère prit ses bijoux
et son argent et se dirigea vers l'abri; je la rejoignit avec
une chaise et avant de descendre les six marches je déposait
en travers de la tranchée une dizaine de fagots qui se
trouvaient à proximité.
A peine arrivé dans l'abri les tirs se déclenchèrent.
Il était un peu plus de 5h30, heure anglaise.
(les tirs navals ont commencé à exactement 5h50,
GMT+2, heure des Américains, et donc 10min avant le lever
du soleil)
(Il est difficile de savoir sûrement
ce que ces tirs, dirigés essentiellement sur les défenses
côtières, ont pu atteindre dans le village lui-même.
A peu près certainement c'est à ce moment, 06h00
du matin, que les bâtiments suivants ont été
atteints, par des obus de calibre moyen (Vierville a été
visé à ce moment par des destroyers et par l'artillerie
moyenne du cuirassé "Texas", soit du calibre 127mm):
- Le mur postérieur de la maison du maire dans le village
- Le pignon de la maison Jean, sur la rue Pavée
- la boulangerie de la rue Pavée, (2 morts, Jacques LEROUX,
10 mois, fils de la boulangère, et Pauline BERNASCONI,
20 ans, employée de la boulangère)
- La vieille tourelle isolée dans le parc du château
- Une lucarne du 2ème étage en façade du
château
- Le toit de la tourelle d'angle du château, traversé
par un obus
Par contre il est probable que tous les bâtiments voisins
de l'église ont été touchés lors
du bombardement du clocher vers 14h15 le 6 juin, notamment l'église
proprement dite, le presbytère, la maison Collières,
la petite maison en face de l'entrée postérieure
du manoir de Than. Quant aux dégâts sur le carrefour,
poste, école, hôtel Pignolet, gare routière,
etc.., ils datent du 7 juin à 20h00, los du bombardement
par les Allemands du carrefour.)
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