
Charles Lepelletier, maire d'Englesqueville

(détails)
Un char Sherman du 743ème sur la route de Grancamp,
à Englesqueville, le 7 juin
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LE 7 JUIN 1944 VU D'ENGLESQUEVILLE-LA-PERCEE
(extrait de " La Renaissance du Bessin " )
"La nuit du 6 au 7 est à peu
près calme. Quelques obus tombent à nouveau. Je crois que ce
sont les batteries allemandes de La Cambe."
"A 7 h 30, nous regardons les tanks
se dirigeant vers Grandcamp entre deux haies de fantassins qui
jettent des bonbons aux enfants."
"(…) (Plus tard, le 7
après midi ou peut-être le 8 juin) Je
pars pour Vierville à la recherche d'un médecin américain. Mais,
à Vierville, je suis arrêté, conservé à vue, interrogé. Je suis
conduit dans un camp à St-Laurent. Cet incident me procure l'occasion
d'admirer les grandeurs du Débarquement dans toute sa réalité.
Les artificiers dans un vacarme effrayant, font sauter les mines
de la plage par dizaines à la fois. Un puissant matériel sort
des navires et apparaît des flots sous une carapace étanche
grimpant sur la plage comme des crabes pour s'acheminer sur
la route de Vierville (Il s'agissait sans doute de camions amphibies,
type DUKW), et la piste qui vient d'être construite dans la
falaise et qui rejoint la route de Port-en-Bessin."
"(…) (Plus tard),
Des soldats nous accompagnent jusqu'à l'entrée de ce village
où je retrouve ma famille et quelques habitants du Haut Chemin
évacués dès le matin à la suite d'un tir ennemi qui avait causé
la mort de l'unique soldat américain qui devait tomber dans
Englesqueville. Nous rentrons tous le soir dans nos habitations,
qui sont indemnes, où nous reprenons notre vie normale, familiarisant
vite dans les jours qui suivent avec les troupes de débarquement
parmi lesquelles nous en trouvons qui parlent en français, et
même en patois normand. Il nous est facile de reconnaître qu'il
y a en eux des origines françaises."
"( ... ) Nous voyons pendant plusieurs
semaines du matériel nouveau. Bien que l'on entend encore le
bruit du canon qui s'éloigne, nous avons la certitude absolue
que le "boche " est parti pour toujours et qu'apparaît l'aurore
de son anéantissement et de la victoire."
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