334
Le
Lieutenant Williams et le sergent Price, de la Cie B/116
"Après leur débarquement difficile
vers 7h30, dans l'est de Dog White, (près de l'emplacement
actuel des tennis Richard), sur le flanc gauche de la pénétration
principale, le Lieutenant William B.
Williams et 10 hommes de la Cie B/116 reposent dans le creux du
talus de front de mer, sur le sable. 5 autres fantassins ont été
touchés par le tir des mitrailleuses qui balaient la plage. De
6 autres, vu pour la dernière fois s'abritant dans une mare,
on n'a plus jamais entendu parler.
Comme Williams entraîne ses hommes
pour traverser la route derrière le talus, de nouveaux obus de
mortiers arrivent. Les hommes se dispersent. Williams conduit 7 survivants
sur un sentier qui conduit par la falaise au dessus du point fortifié
de la descente de St-Laurent (Les Moulins). Il reconnaît le terrain
et sait que c'est un gros morceau. Le hameau des Moulins contrôle
la descente de St-Laurent, d'où une route monte de la plage.
Williams et son groupe
de 7 soldats sont les premiers Américains à l'approcher
le matin de ce jour J. Un tir de mitrailleuse venant d'un abri en béton
passe sur eux comme ils approchent du rebord de la crête, rampant
maintenant dans l'herbe haute. Williams dit aux autres: "restez ici,
ça va être difficile!". Ils se blotissent à
terre, et il rampe seul en avant, par un petit ravin. Sans être
aperçu, il arrive à 20 m de l'arme, obliquement en contre-bas.
Il lance une grenade; mais il l'a gardée un peu trop longtemps
et elle explose en l'air juste devant l'embrasure. Sa seconde grenade
heurte le béton et rebondit vers lui. 3 de ses éclats
le touchent aux épaules. Alors, sortant de la casemate, une grenade
allemande à manche vole vers lui et explose à 1 ou 2 mètres.
5 éclats de plus le déchirent. Il commence à ramper
en arrière vers ses hommes; en chemin, 3 balles de mitrailleuses
le touchent à la hanche et la jambe droite.
Les 7 fantassins
sont toujours là. Williams tend sa carte et sa boussole
au sergent Frank M. Price en lui disant: "C'est votre
job maintenant. Retournez vers Vierville". Price commence
à regarder les blessures de Williams, mais Williams hoche
la tête et lui dit: "Non, partez". Il s'installe
dans un trou du talus, reste là toute la journée,
et finit par recevoir des soins juste avant minuit.
En quittant Williams, la première chose que fait Price
est de donner la carte et la boussole (symboles du commandement)
au sergent William Pearce, dont l'ancienneté avait
été ignorée par le lieutenant. Ils traversent
une dépression, un homme à la fois, et un peu au
delà arrivent sur un ravin; de l'autre côté,
ils butent sur leur première haie, et comme ils cherchent
un passage, des tirs arrivent à nouveau vers eux. Derrière
une seconde haie, à pas plus de 30m, il y a 7 allemands,
5 fusils et 2 lance-grenades. De forces égales, les deux
groupes combattent près d'une heure, apparemment sans que
personne soit touché. Alors Pearce termine en rampant le
long d'un fossé sur le côté. Il tue les 7
Allemands avec un fusil-mitrailleur BAR.
Pour Pearce et ses amis, c'est
la première expérience de combat. Le succès
est excitant. La tête haute, ils marchent le long de la
route vers Vierville, sans précaution. Ils y arrivent peut-être
vers 10h00, mais heureusement le village est déjà
fermement entre les mains du
lieutenant Walter Taylor (de la Cie
B/116 aussi) et des 20
survivants de sa section de bateau.

(détails)
schéma des diverses pénétrations des falaises
vers Vierville
Retour
Accueil
|
|