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le schéma type de débarquement devant Vierville de la
SETF
Tous les sapeurs des "Gapteam" faisaient partie de la Cie
A/146ème Bataillon du Génie. Les marins venaient des
NCDU (Naval Combat Demolition Unit). Il y avait un petit soutien médical
dans chaque groupe.

 Position
des 16 bréches prévues sur Omaha Beach
(détails)
un tankdozer dans un champ,
(détails)
Un tankdozer de la SETF récupéré au fond de l'eau vers 1980
Le LCT 2273 avarié et qui va couler, cassé en deux, au large
d'Omaha Beach. Il aurait dû débarquer à 6h40 2 chars Sherman
Standard et le Tankdozer de soutien du GapTeam N°2 sur Dog Green

(détails)

2 LCM en route vers la plage le matin du 6 juin
(détails)
Un LCM armé par des US Coast Guard
plan du LCM3 (Landing Craft Mechanized)
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La force
spéciale mixte Génie/Marine
SETF "Special Engineer Task Force"
La
mission de la SETF
Les obstacles sur la plage étaient
très important et encore en pleindéveloppement à la date
du débarquement. Pour permettre aux péniches de débarquement
d'aborder à toute heure de marée, il fallait absolument créer
des brèches de 45m de largeur dans ces lignes d'obstacles.
Ce travail
a été confié aux "Gap Assault Team" (équipe
de brèche) qui regroupaient une douzaine de marins d'une NCDU (Naval Combat
Demolition Unit) et une trentaine de sapeurs (dont 2 infirmiers) d'un groupe du
génie détaché des 146 et 299ème bataillons du Génie. Cette
équipe, commandée par un officier du génie, était
transportée sur un LCM, et assistée dans sa mission par un tankdozer
chargé de déblayer les obstacles déminés et détruit.
Les Tankdozers étaient transportés sur des LCT chargés
également de deux Sherman standards des 741ème et 743ème
Tank Battalion et de la 610ème Engineer Light Equipment Company. Ces équipes
interarmes armée-marine n'ont eu que deux semaines pour s'entraîner
ensemble avant le D-Day.
Il était prévu de créer 2
brèches par secteur de plage, soit au total 16 brèches, donc 16
"Gapteam" numérotés 1 à 16 (les 4 premiers sur
les 2 secteurs de Vierville, Dog Green et Dog White), appuyés par 8 "Support
Teams", désignés A à H, (le Support Team A à
D étaient affectés aux 2 secteurs de Vierville). L'ensemble formait
la SETF, commandée par le Major Isley embarqué avec une chenillette
Weasel M29 sur un LCM.. Le major Isley devait débarquer en principe
sur la limite Dog White-Dog Red. Les 16 Gap Team et les 8 Support Teams
devaient aborder la plage à H + 3 minutes (les chars devaient arriver
à H-1minute et l'infanterie à H+0) à bord des 24 LCM qui
emportaient chacun deux canots gonflables, chargés de 225kgs d'explosifs.
Les Support teams disposaient chacun de 1000kg d'explosif. Chaque tankdozer tractait
une remorque de 225 kg contenant des explosifs supplémentaires.
Chaque Team comptait deux équipes de démineurs
et deux équipes de démolition. Les marins NCDU devaient s'attaquer
aux défenses les plus proches de la mer, les sapeurs s'occupant des défenses
non encore submergées, en se rapprochant au fur et à mesure de la
terre.
Si le plan se déroulait comme prévu, les obstacles
devaient être préparés pour être détruits par
une unique explosion. Chaque brèche terminée devait être
balisée par des bouées et des perches spéciales pour
être repérable des péniches abordant à marée
haute.
Les péniches des équipes de soutien et du groupe
de commandement devaient se déséchouer au plus vite après
s'être vidées de leurs passagers, et rester aux abords de la plage
afin de livrer des explosifs où ils seraient demandés.
La
SETF le jour J
Les Gap Teams de la SETF ont traversé
la Manche à bord de LCT qui remorquaient un LCM seulement chargé
du matériel et des explosifs. Ils n'ont rejoint le bord des LCM
peu avant l'assaut. Les LCM ne pouvaient traverser la Manche par leur propres
moyens, surtout si les hommes sont à bord. Des LCM de réserveétaient
prévus s'il y avait des naufrages en cours de route, ce qui est effectivement
arrivé. La SETF a rencontré de nombreuses difficultés
en mer. Les LCT sont les péniches les plus lentes de la flotte
et elles ont quitté le port les premières, à 2h du matin
le 4 juin, alors que le jour J était encore fixé pour le 5. Les
LCT ont donc dû faire machine arrière au dernier moment et
revenir à leur port de départ à 11h, à la grande déception
des hommes. Pour la plupart, les sapeurs étaient entassés dans les
cales des LCT à ciel ouvert pendant la journée de pluie du 4 juin,
avant de reprendre la mer. Ainsi, certains ont supporté le mal de mer pendant
presque deux jours avant de toucher la terre ferme en France.
En fait la
précision en heure et en lieu était illusoire et la plupart des
débarquements furent souvent retardés et souvent décalés
vers l'Est à cause du courant, du vent et peut-être de l'absence
d'un patrouilleur PC chargé de signaler la limite de Dog Green. La
moitié environ des Gap Teams ont débarqué avec plus d'un
quart d'heure de retard. Comme le travail devait être terminé
en 30 minutes, cela a signifié que les sapeurs n'ont pas eu le temps nécessaire
pour dégager Ieurs brèches. De plus les Gap Teams ont été
soumis à un feu nourri et certains ont été incapables de
mener à bien leur mission. La SETF n'est parvenu à ouvrir qu'une
petite partie des brèches prévues au cours de la matinée.
Dans l'après-midi, quand la mer s'est retiré, les sapeurs survivants
ont pu travailler dans de meilleures conditions. Sur Omaha Beach, les Gap
Teams ont un taux de pertes estimé entre 34 et 50% de l'effectif. La
SETF devant Vierville
Il était prévu de réaliser
4 trouées de 45 m de large, 2 sur chaque secteur, Dog Green et Dog White,
avec 4 Gap Teams et 2 Support Teams amenés par 6 LCM.
4 tankdozers
(de la 610ème Engineer Tankdozer Company, sur 4 LCT) devaient appuyer les
4 Gap Teams. Sur les 4 LCT qui les transportaient, seul le LCT2227
(Gapteam 1)semble avoir abordé à Vierville avec 1h de retard, avec
le tankdozer du Gapteam 1 sur Dog Green, mais il n'y avait pas de Gapteam au voisinage.
La rampe du LCT a été gravement endommagée par l'artillerie
et il a été constellé d'impacts de mitrailleuses. Les
autres LCT ont été largement retardés et ont abordé
beaucoup plus tard sur St-Laurent, notamment le LCT 2050 (Gapteam 3) et
le LCT 2273 (Gapteam 2) gravement endommagé qui finit même
par couler en mer avec son chargement. Le LCT 2275 (Gapteam 4), lui aussi
retardé par des avaries en cours de trajet en Manche le 5 juin, ne s'est
présenté qu'à 12h00 le 6 juin et sans pouvoir aborder. Il
a réussià décharger ses 2 chars et le tankdozer à
la basse mer vers 17h00 à St-Laurent et s'est retiré en remorquant
le LCT 2273 désemparé. Les Gapteams n'ont donc pas eu de
soutien par les tankdozers sur Vierville.
Le LCM de l'équipe 1, qui aurait dû travailler à 200m
à l'Est de la descente D1 (Vierville) s'est retrouvé à la
limite Est de Dog White, soit 1500m plus à l'Est. Le LCM
n°2 est arrivé trop tard vers 7h30 et la marée montante
a empêché tout travail. Le LCM n°3 a reçu
des obus en abordant, ses explosifs ont sauté, un seul sapeur s'en est
sorti indemne. Le LCM n°4 a subi de lourdes pertes en essayant
de miner les obstacles et il a échoué dans sa tentative. Les
LCM des équipes de soutien A et B ont été retardés
et déportés vers l'Est, le A abordant même à Colleville
vers 7h10. Finalement seul le LCM n°1 est arrivé à
l'heure, mais sur Dog White, et il a réalisé
son couloir en 20 minutes sur la limite Est de Dog White, brèche malheureusement
insuffisamment balisée.
Ce n'est que dans l'après-midi
que les survivants des groupes de démolition ont pu reprendre le travail,
à marée descendante, et dans de meilleures conditions, aidés
par les sapeurs du 147ème Bataillon du Génie de Plage.
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