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La
première vague d'assaut devant Vierville
vers
6h30
La première vague,
débarquant juste avant ou après 6 h 30, à Vierville,
devait comprendre les éléments suivants:
32 chars amphibies (dans 8 LCT), 8 chars standard et 4 chars-bulldozer
(dans 4 LCT) - Cies A/743, B/743 et C/743
Tk Bat
Une
partie de la Special Engineer Task Force, soit 250 sapeurs et marins
(dans 6 LCM) , partie 146 Engr Bat
2 compagnies d'infanterie d'assaut, soit 350 fantassins (dans 14 LCA
et LCVP), - Cies A/116 et G/116 Inf
Regt
et 1 compagnie de Rangers soit 64 hommes (dans 2 LCA),
Cie C/2Ranger Bat
Le
743° Bataillon de Chars Sur les 44 chars prévus
pour arriver à Vierville, environ 35 seulement sont parvenus à la
plage, les autres ayant été perdus avec leurs LCT en mer ou ayant
dérivés sur les plages plus à l'est. Après
les pertes initiales, il semble que vers 7h00, au moins 19 chars Sherman DD étaient
effectivement en action sur Dog Green et Dog White. Ils ont subi encore des pertes
au cours de la journée. Certains se
sont dirigés vers Saint-Laurent. Ils ont
tiré de nombreux obus sur les bunkers de la descente de Vierville (il suffit
de voir l'état de leurs embrasures sur les photos de l'époque pour
s'en rendre compte) et sur les nids de mitrailleuses de la falaises. Certains
ont tiré alors même qu'ils étaient immobilisés, chenilles
détruites, tirant parfois jusqu' à ce qu'ils soient submergés
par la marée montante. Les
survivants, avec tous les autres chars restant du 743ème Bataillon, en
tout entre 23 chars, sont montés par la route à Vierville en fin
de journée et ont participé ensuite à l'avance vers Grandcamp
le lendemain. La
Special Engineer Task Force mixte
armée-marine (issue du 146ème bataillon du Génie
et de l'USNAVY, Naval Combat Demolition Unit) avait une mission difficile. Il
s'agissait de créer 4 passages à travers les obstacles de Dog Green
et Dog White pendant la première demi-heure. Elle devait être protégée
par l'infanterie d'assaut et les chars. Finalement,
ces forces de démolition ont été dispersées et ont
souffert de grosses pertes. Une seule brèche, non balisée, dans
les lignes d'obstacles, dans la partie Est de Dog White, a pu être réalisée.
La mer montant, les équipes
de démolition ont rejoint les autres forces d'assaut sur le talus de galets
et ont attendu la marée basse suivante pour terminer leur travail. Les
pertes (tués, blessés, disparus) de la Special Engineer Task Force,
y compris le personnel de la marine, se sont élevées à 41
% le jour J, la plupart subies dans la première demi-heure. 
Répartition
de la première vague d'assaut devant Vierville L'infanterie
d'assaut de la première vague, abordant aux alentours de 6h30, se composait
de 3 compagnies:
Sur
le secteur Charlie, juste à l'ouest de la descente de Vierville,
2 LCA britanniques ont débarqué à 6h15 les 64 rangers de
la CieC du 2ème Bat. de Rangers.
Tout de suite
le tir des mitrailleuses et des mortiers a entraîné des pertes importantes.
Sans attendre pour s'organiser,
les survivants ont traversé immédiatement les 200 mètres
de sable vers la base de la falaise. Trop fatigués pour courir, cela leur
a pris 3 à 4 minutes pour y arriver et il y ont eu encore des pertes par
mitrailleuses et obus de mortiers. Les blessés rampèrent derrière
les corps, mais peu s'en sont sortis. Quand les Rangers sont parvenus au pied
de la falaise, ils n'étaient plus qu'une trentaine de valides, mais une
partie de leur encadrement était disponible.
Sur le
secteur Dog Green, (entre la descente
de Vierville et la villa Defortescu), 5 des 6 sections (31 fantassins et 1
officier) de la compagnie A du 116ème Rég. d'Infanterie
ont abordè à 6h40, sur 5 LCA britanniques,
avec une section de commandement arrivant avec la vague suivante (7 heures).
La plupart se sont échouées
sur des bancs 50 à 100 mètres avant le rivage, et dans certains
cas, les hommes avaient de l'eau jusqu'au cou.
Prise sous le feu dès qu'elle est arrivée
à 400 m du rivage, la CieA/116 a éprouvé
ses pires moments de la journée et a subi ses plus lourdes pertes juste
après avoir touché terre. Le feu des mortiers et de l'artillerie
était concentré sur les zones de débarquement, mais les
plus grandes pertes ont été causées par les tirs convergents
des armes automatiques. Les survivants de certaines péniches ont raconté
avoir entendu l'impact des balles sur les rampes avant qu'elles ne soient abaissées,
puis avoir vu les balles fouetter la surface de l'eau juste devant les rampes
abaissées. Quelques hommes ont plongé sous l'eau ou sauté
par-dessus les côtés pour éviter la zone battue par les mitrailleuses.
Engourdis, affaiblis par le mal
de mer, et souvent très lourdement chargés, les fantassins ne
pouvaient progresser rapidement dans l'eau leur montant aux genoux ou plus
haut et leur marche était encore plus difficile dans les chenaux des mares.
La compagnie a perdu les 3/4
de ses effectifs et tous ses officiers et sous-officiers, tués, blessés
et disparus. Elle n'avait plus aucune valeur militaire 15 minutes après
son débarquement. Les survivants sont généralement
restés dans l'eau, remontant avec la marée montante jusqu'à
l'abri de la digue
Sur
Dog White (entre la villa Defortescu et la limite de Saint-Laurent),
la Cie G du 116ème Rég. d'Infanterie
devait aborder avec 7 LCVP. Ces LCVP se
sont égarés, n'ont pas trouvé le navire chargé de
baliser la plage (était-il à sa place?) et ont été
entraînés par le fort courant traversier jusque sur la plage à
l'Est de Saint-Laurent (Easy Green) où la G/116 a débarqué
très dispersée. 4
de ses sections de bateau, débarquées dans la fumée et avec
peu de pertes, ont tenté d'atteindre le secteur d'attaque prévu
sur Dog White. Cela impliquait un mouvement latéral de plusieurs
centaines de mètres derrière le talus alors très encombré
et sous le feu des armes légères des points fortifiés de
St-Laurent. Partant ensemble et progressant lentement vers l'Ouest, les quatre
sections ont perdu toute cohésion. Les uns après les autres, individus
ou petits groupes se sont arrêté pour se mettre à l'abri,
les sections se sont mélangées et séparées.
Quelques hommes seulement atteignirent Dog White vers 08h30.
Bilan
Les difficultés de la première vague ont bouleversé
toutes les prévisions.
Les horaires des débarquements
en ont été profondément modifiés car les
obstacles de plage étaient toujours en place.
De plus Dog White se retrouvait vide de troupes d'assaut. Cette
plage n'avait reçu que des chars et quelques rares troupes du
Génie de la SETF.
La forte résistance, le désordre
causé par les arrivées dispersées et les lourdes
pertes s'étaient conjugués pour empêcher les soldats
de cette première vague d'accomplir leur mission à Vierville.
Il faut accorder à ces troupes que la plupart n'avaient jamais
combattu, faisaient face à un terrain inconnu, à des défenses
Allemandes puissantes. Elles ont surmonté néanmoins le
choc et la plupart des survivants ont participé pourtant aux
premières avances à l'intérieur des terres.
Organisation d'un bataillon de chars
Organisation d'un bataillon d'infanterie

(détails)
Les plages Charlie-Dog Green, vers 7h30

(détails)
Les WN71 et 72, vers 7h30 le 6 juin. on aperçoit le mur
antichar et sa chicane, le fossé dans la route et les 2
bunkers du WN72
|
5 des LCA de Jimmy Green approchent de Vierville, transportant
la Cie A/116
Il est 6h00 du matin et il fait encore sombre, le soleil
vient de se lever.
Vierville, 7h30 du matin, mi-marée,
4 chars Sherman (probablement des 3 types DD, Standard
et Dozer) sont visibles au bord de l'eau, ainsi que des
GI sur le sable au milieu des hérissons métalliques

(détails)

(détails)
Vierville, 7h30 du matin, mi-marée, 4 chars sont
visibles au bord de l'eau, ainsi que des GI de la A/116,
sur le sable au milieu des hérissons métalliques
|

Les péniches d'assault approchent et reçoivent
les premiers obus

(détails)
les plages Dog White - Dog Red - Easy Green, vers 7h30;
Dans la partie gauche se trouve le secteur de débarquement
de la C/116 puis du 5ème Ranger.De nombreux chars
sont visibles sur la plage. On le LCI 91 stoppé
dans les obstacles, des LCA du 5ème Ranger qui
approchent et quelques LCVP et LCM qui repartent après
avoir débarqué la C/116, le Général
Cota et du Génie.

(détails)
Dog White, devant la future villa Philippe Marchal, on
voit 6 chars sur la plage, toujours vers 7h30.
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