
(détails) La ferme de l'Ormel après son
incendie le 7 juin

(détails)
L'hotel du Casino, avant guerre

(détails)

(détails)
On aperçoit la ruine de l'hotel
du Casino derrière l'épave de ponton
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(après-midi du 6 juin)
(matin du 7 juin)
A la ferme Leterrier (L'Ormel), les frères
Piprel voient apparaître le jour (le 7
juin) avec soulagement. Un blessé Américain
est étendu dans la cour et un sous-officier demande
aux cultivateurs de l'amener au poste de secours le plus proche.
Pierre et Fernand se portent volontaires. Ils veulent rentrer
chez eux, à Vierville, et selon les indications, l'infirmerie
se situe dans cette direction. Les deux frères attellent
un cheval, garnissent de foin le fond du «banneau»
et transportent le blessé avec un maximum de précautions.
En fin de matinée, ils sont de retour à la ferme.
On se bat encore partout. (on est le 7 juin, Vierville
est en plein "nettoyage")
"Peu après notre retour à l'Ormel,
un petit groupe d'Allemands dont un sergent avec le nez et
la figure écorchés est entré dans l'écurie,
qui nous a demandé où étaient les "tommies"
nous avons répondu que nous ne savions pas. Ils s'est
alors montré menaçant, mais apercevant une bouteille
de cidre, il s'en est emparé et l'a bue avec ses camarades,
puis ils sont repartis.
Nous avons eu bien peur et nous avons pensé qu'ils
avaient reçus des renforts et avaient rejetés
les Américains à la mer. C'est pourquoi, dans
la matinée du 7, nous avons décidé d'effectuer
une reconnaissance vers le bourg. En chemin, en rasant les
haies bordant la route, nous avons vu que la maison de M.
Ygouf brûlait encore..."
Ce matin, la bataille a repris au-delà de l'église,
s'est étendue vers Louvières. Repliés
sur Isigny (et aussi Grandcamp et Formigny),
les Allemands bombardent le secteur.
(après-midi du 7 juin)
Le 7 juin à 16 heures, la population de Vierville fut
rassemblée sous le préau de l'école.
Mais à 17 heures (d'autres indications parlent
de 18h00 ou 20h00), des obus incendiaires allemands
tombèrent sur l'école et la poste, qui provoquèrent
la mort de deux personnes. (beaucoup plus)
Aux abords de Vierville, de place en place, le spectacle
de la guerre s'étale sous leurs yeux effarés:
maisons en ruine, carcasses de blindés calcinés.
Par dizaines, des cadavres de bestiaux gisent dans les herbages,
pattes raidies, tournées vers le ciel. Au carrefour
principal, la poste brûle encore (on est donc
maintenant en fin de journée le 7 juin, après
le bombardement de 18h00).
Les Piprel veulent continuer par la route qui descend vers
la mer. Interdiction formelle. Ils feignent d'obéir,
contournent les barrages, se faufilent derrière les
maisons, se glissent dans les prés, les jardins et
les vergers, trouvent l'itinéraire clandestin qui les
conduit à la falaise, à la crête qui domine
la plage.
Ils y sont. A plat ventre dans l'herbe, Pierre et Fernand
Piprel découvrent l'extraordinaire fourmilière.
Sur les six kilomètres de plage, une énorme
usine fonctionne à plein régime. Une usine à
ciel ouvert, qui déverse des tonnes et des tonnes de
matériel, des milliers et des milliers d'hommes. Au
bord de la sortie D-1, la sortie de Vierville, perdue dans
la cohue, noyée dans le flot de soldats, de camions
et de blindés qui s'extirpent du formidable embouteillage,
une maison au toit effondré, aux murs éventrés,
une ruine : l'hôtel du Casino.
L'hôtel du Casino a été détruit
le 6 juin vers 10h30 par des obus de destroyers Américains.
Il est aujourd'hui reconstruit à peu près au
même emplacement. Et jouit toujours du même somptueux
panorama.
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